Exposition Irrévérence au Musée-Bibliothèque, place de Verdu
Un rendez-vous des Unions de Quartier de la Métropole
Afin de promouvoir la création artistique dans notre Métropole, la commission Animation et Culture réunissant le CLUQ (Comité de Liaison des Unions de Quartier) et LAHGGLO (Les Associations d’Habitants du Grand Grenoble), organise une grande exposition à l’ancien Musée de peinture-Bibliothèque de Grenoble, place de Verdun, avec le soutien de la Municipalité.
Cette exposition se déroulera du 6 au 17 décembre 2017,
autour du thème « Irrévérence »
Les Unions de Quartiers invitent cinq artistes connus et reconnus de notre Métropole, qui exposeront dans la salle Matisse : Johann Rivat, Petite Poissone, Vincent Gontier, Samuel Rousseau et Hamid Debarrah.
Ces artistes ont généreusement accepté de « parrainer » l’exposition et de créer une ou plusieurs œuvres originales, faisant ainsi office de « phare » artistique.
Dans la grande salle de la Bibliothèque, une trentaine d’artistes grenoblois, sélectionnés parmi 150, amateurs et professionnels présenteront leurs œuvres.
Plusieurs prix seront décernés à la suite de l’exposition, notamment par le public et le jury : « palmes de l’émergence ».
IRRÉVÉRENCE
L’art contemporain s’affirme dans la déconstruction des règles, des formes, des styles et des critères mêmes de l’art. Quelles que soient ses expressions, il est en cela irrévérencieux.
Irrévérence : cela implique irrespect, provocation, transgression, ironie, toutes les formes d’esprit de distance et de liberté. Certes, l’art moderne, depuis la fin du 19ème siècle, s’est construit autour de l’irrévérence envers la tradition et les œuvres du passé séculaire. Mais un palier supplémentaire est maintenant franchi : c’est en effet vis-à-vis des avant-gardes elles-mêmes que nous attendons de l’irrévérence. Tout désormais appelle à l’irrévérence, plus rien n’y échappe avec pour résultat des formes hétéroclites, des styles extrêmement disparates : retour à la tradition, kitsch, installations, performances, néo-abstraction, œuvres conceptuelles. A présent, ce qui fait la valeur des œuvres ce n’est plus une école nouvelle, ce n’est plus l’ambition de représenter l’ultime phase de l’histoire de l’art. C’est l’irrévérence.
Dans cette époque où l’idée de direction « historiquement correcte » de l’art ne veut plus rien dire, où l’on ne recherche plus, à l’instar des grandes avant-gardes historiques, l’essence de l’art, c’est l’irrévérence sous toutes ses formes qui fait sens, continue de nous parler, de nous stimuler et parfois, de nous faire rêver.
Irrévérence, le terme ne va pas sans une connotation d’esprit et de culture, un parfum d’élégance, un brin de légèreté ironique à l’égard des formes instituées. Mais s’il y a de l’irrespect dans l’irrévérence, c’est un irrespect contrôlé, maîtrisé, artiste, non l’irrespect vulgaire, barbare, méprisant du « n’importe quoi ». Point donc d’appel à la table rase, à la négation radicale de l’héritage culturel : dans l’irrévérence un lien de sens subsiste avec le passé : simplement il faut en jouer librement, absolument, prendre de la distance avec celui-ci en vue de l’invention d’un avenir ouvert.
Dans une époque devenue pluraliste, relativiste, il n’y a pas à donner une signification stricte au terme d’irrévérence. Pas de manifeste, pas de règles contraignantes : carte blanche aux artistes dès lors qu’ils marquent un écart, un pas de côté créatifs et irrévérencieux. Ne croyant plus à une philosophie de l’art qui irait dans un sens déterminé, il nous reste l’irrévérence comme moteur, phare, idéal de la création.