Édito fin d’hiver

Chers amis,

J’espère que les marches et bivouacs divers ont pu ponctuer votre hiver « artistique ».

Les Expos :

Pour ce qui est du « local » je vous invite à vous intéresser à :

L’artiste Marco Godinho, invité du Magasin, qui a réalisé un workshop avec des étudiants de l’Esad (Ecole supérieure d’art et de design de Grenoble) de Grenoble du 5 au 9 mars, coordonné par Patricia Brignone dans le cadre de son cours Art-action. Le résultat dont le titre est : « une marche est une marche est une marche », a donné lieu à divers protocoles de marches fort bien imaginés par les étudiants avec beaucoup d’humour, de rêveries et de qustions posées sur notre société contemporaine.

Je vous invite à très vite retirer ces protocoles dans les locaux de l’école, 25 rue Lesdiguières et à en rendre compte aux étudiants si vous en pratiquez un.

Surtout, ne pas oublier le bivouac 8 :

Rendez-vous vendredi 16 mars à 19h au Musée du temps libre à Saint-Martin-d’Hères pour une série de projections de vidéos d’artistes qui prennent la marche comme objet premier d’expérimentation, suivie d’une rencontre avec Gabrielle Boulanger (archAologue), Philippe Bellanger (marcheur zen) et Lindsey Wainwright (chercheuse marcheuse).

PROJECTIONS VIDÉOS DE :

  • Fayçal BaghricheLe sens de la marche, 2002
  • Guido van der WerveNummer acht Everything is going to be alright, 2007

RENCONTRES AVEC : 

Gabrielle Boulanger (archAologue) / Artiste associée au MAGASIN des horizons.

Elle s’intéresse au potentiel qu’offre la démarche artistique lorsqu’elle investit d’autres espaces que ceux qui lui sont traditionnellement réservés. Elle développe ainsi ses recherches en interaction avec des territoires habités. D’une posture d’observation et d’écoute envers ce(ux) qui les habite(nt), différents dispositifs sont alors déployés, toujours dans un soucis de rencontrer l’auteur qui est en l’autre et de favoriser la fabrique possible d’un commun.
En 2016, elle fonde Le Musée du temps libre et œuvre à réaliser des Portraits de temps libre avec des personnes de divers horizons en vue de former une collection qui valorise des manières singulières de vivre le temps libre. Ce musée a une dimension profondément sociale et participative : il co-construit à la fois la matière exposée et sa monstration avec le public.

Philippe Bellanger (marcheur zen)

Ordonné moine enseignant par le Maître Zen Ryotan Tokuda, Philippe Bellanger pratique la méditation Zen auprès de Maîtres Japonais depuis 40 ans. Depuis 2009, il anime le Groupe Zen de l’éveil qui se réunit toutes les semaines à la Maison des habitants Chorier Berriat à Grenoble et à Annecy dans la structure « A chacun son Everest ». Suite à ses études aux Beaux Arts d’Angers, il à passé un an à Venise à l’UNESCO puis est parti plusieurs années au Japon. De retour en France il devient professeur aux Beaux Arts de Tours, entre à la Galerie du VIA à Paris, travaille avec Jean De Loisy au centre d’art contemporain des Pays de la Loire. Montagnard dans l’âme, il s’installe en Isère en 2001, restaure un vieux moulin et commence là une nouvelle manière d’être artiste, moine et montagnard.

Lindsey Wainwright, chercheuse marcheuse

Chercheuse-marcheuse Lindsey Wainwright est née en 1986 dans un parking marécageux d’un côté de l’Atlantique, et habite depuis une dizaine d’années dans une friche montagnarde de l’autre. Elle marche, elle lit, elle chante, elle traduit, elle médite, et elle chuchote en américain aux animaux. Dans ses recherches, elle s’intéresse à la ville, à sa représentation et à sa pratique, et au commun. Dans sa vie, elle aime la poésie, la vie en communauté, la randonnée, le parcours esthétique, et les tentatives d’exploser les limites de ce qu’on croyait possible.

Une soirée organisée par le MAGASIN des horizons en collaboration avec le Musée du temps libre.


Pour ce qui est du « national » je vous invite à vous intéresser aux expositions de la Maison rouge,

Ceija Stojka (1933-2013)
Une artiste Rom dans le siècle

du 23 février au 20 mai 2018


Texte de l’expo : « Ceija Stojka est née en Autriche en 1933, cinquième d’une fratrie de six enfants dans une famille de marchands de chevaux rom d’Europe Centrale, issue des Lovara. Déportée à l’âge de dix ans, parce que Rom, avec sa mère Sidonie et d’autres membres de sa famille, elle survit à trois camps de concentration, Auschwitz-Birkenau, Ravensbrück et Bergen-Belsen.
C’est seulement quarante ans plus tard, en 1988, à l’âge de cinquante-cinq ans, qu’elle ressent le besoin et la nécessité d’en parler ; elle se lance dans un fantastique travail de mémoire et, bien que considérée comme analphabète, écrit plusieurs ouvrages poignants, dans un style poétique et très personnel, qui font d’elle la première femme rom rescapée des camps de la mort à témoigner de son expérience concentrationnaire contre l’oubli et le déni, contre le racisme ambiant.

Son œuvre peinte ou dessinée, réalisée en une vingtaine d’années, sur papier, carton fin ou toile, compte plus d’un millier de pièces. Ceija peignait tous les jours, dans son appartement de la Kaiserstrasse à Vienne.
On note deux axes dans son travail pictural : la représentation, sans omettre les détails, des années terribles de guerre et de captivité endurées par sa famille, par son peuple ; en parallèle elle peint des paysages colorés idylliques, évocations des années d’avant-guerre, quand la famille Stojka, avec d’autres Roms, vivait heureuse et libre en roulotte dans la campagne autrichienne. »

Black Dolls, la collection Deborah Neff

Texte de l’expo :  «  Black Dolls  montre pour la première fois hors des États-Unis la collection Deborah Neff, un ensemble exceptionnel de près de 200 poupées noires créées par des Afro-Américain.e.s anonymes dans les années 1840-1940. Cette collection non seulement révèle des poupées en tissu, bois ou cuir dont la beauté et la diversité sont extraordinaires, mais elle raconte aussi une histoire culturelle, politique et intime inédite des hommes et des femmes noires américaines, de la maternité et de l’enfance.

Pendant près d’un siècle, entre 1840 et 1940, des hommes et une majorité de femmes Afro-Américaines, ont conçu et fabriqué des poupées pour leurs propres enfants, ou les enfants que celles-ci gardaient. Deborah Neff, une avocate de la Côte Est, a bâti en vingt-cinq ans la collection de ces poupées la plus ample et la plus rigoureuse qui ait jamais existé : elle a patiemment mis au jour ces 200 objets considérés jusque-là comme des artefacts domestiques indignes de mémoire, pour en constituer un ensemble dont la beauté, la richesse formelle, l’originalité – en un mot, la valeur artistique – s’imposent puissamment. S’y ajoute un fonds de 80 photographies d’époque, représentant des enfants posant avec leurs poupées entre la période de l’avant- Guerre de Sécession jusqu’au milieu du XXe siècle. »

Sans oublier l’œuvre de Lionel Sabatté dans le patio.

Cet artiste, je vous le rappelle, a été l’invité de la « résidence à Saint Ange » à Seyssins de février à avril 2016 ce qui a donné lieu à une belle expo à l’Esad de Grenoble

Sylvie Berthemy
Présidente

 

Altermuséologie – Manifeste expologique sur les tendances et le devenir de l’exposition

Serge Chaumier, Ed Hermann, janvier 2018

L’exposition est multiple et protéiforme, omniprésente et multidisciplinaire. Pratique culturelle des plus communes, elle connaît un succès indéniable auprès des publics et évolue en fonction des transformations et mutations des sociétés contemporaines. En quoi l’exposition prend-elle son autonomie tant vis-à-vis du secteur du patrimoine que de ses missions originelles d’éducation ? Pourquoi le concept de médiation culturelle doit-il être clarifié ? Forgeant son discours sur ces questions centrales, Serge Chaumier découvre de nouveaux territoires d’exploration et de développement pour l’avenir.
En favorisant l’expérientiel, l’interprétation, l’engagement et la participation, l’exposition accompagne et illustre les formes nouvelles de l’action culturelle.

Le cercle invisible – Environnements, systèmes, dispositifs


Emanuele Quinz, Les presses du réel, nov 2017

«Le public est dans le cercle parce que nous vivons en cercle. […] L’art nous apprend à vivre dans le cercle» expliquait, en 1967, John Cage dans un entretien.
Et c’est bien la voie que l’art entreprend avec les expérimentations des avant-gardes du début du siècle dernier, avec les pratiques de l’installation, de la participation ou de la relation des années 1960 et 1970, et plus récemment, avec les recherches technologiques des années 1990.
Les artistes se détournent des objets pour explorer l’installation, la participation, la relation, l’interaction.
Analysant ces transformations dans une perspective interdisciplinaire, où les arts plastiques croisent la musique, les arts de la scène ou la performance, les essais réunis dans ce volume, écrits «sur le terrain », se déploient en parcours et convergent sur la définition d’un art sans objet, qui, comme un cercle invisible, entoure le public – tout à la fois environnement, système, dispositif.

 

Exposition Graphies du déplacement, au Vog – Fontaine

Mathias Poisson, Graphies du déplacement
Deuxième volet, du 7 au 31 mars 2018

Dans le cadre de Paysage>Paysages, sur une proposition de Laboratoire

Mathias Poisson  » Quartier de peine Marseille »,  2003, aquarelle et stylo bic, 15 x 21 cm.  Collection Frac Provence Alpes Côtes d’azure,

Exposition en deux temps :

  • du 7 décembre au 2 mars : Choix d’oeuvres de Mathias Poisson autour de la cartographie subjective.
  • du 7 au 31 mars : Exposition de cartes récentes réalisées en Isère.
    Vernissage le 7 mars à 18h30

Mathias Poisson est un artiste Français, né à Nîmes en1978. Ses recherches artistiques s’articulent autour de la notion de promenade urbaine.

Son exposition Graphies du déplacement, est un projet qui prend comme terrain d’expérimentation le mouvement du corps situé dans son environnement. L’artiste explore des zones et des quartiers, seul ou en groupe, il rencontre des personnes qui habitent les paysages, propose des expériences in situ. Pendant ses déambulations, il prends note, il dessine, parfois, il photographie ou il cueille des plantes sauvages pour fabriquer ses propres encres.

Ses « cartes subjectives » sont le résultat d’impressions ressenties pendant une marche. Il invente des langages graphiques pour traduire ce qu’il lui en reste, en acceptant les déformations et les interprétations de son esprit. Après une marche, de retour dans son atelier, il laisse sa mémoire reconstruire son trajet.

Au Vog, l’exposition se déroulera en deux temps. Pour le premier, du 7 décembre au 2 mars, l’artiste proposera une sélection de ses travaux antérieurs autour de cartographies subjectives de villes françaises et étrangères.

La deuxième phase de l’exposition, visible du 7 au 31 mars, permettra de découvrir les cartes réalisées en Isère à l’invitation de Paysage>paysages, notamment lors de sa résidence à Fontaine.