Voyage à Biel (Bienne), en Suisse

Bienne…
Que dire de Bienne en quelques mots : ville bilingue de moyenne importance, située au bord d’un lac que Jean-Jacques Rousseau a célébré dans sa cinquième promenade, Bienne est parfois appelée la petite Berlin au vu de son dynamisme culturel et de sa scène artistique.
Si elle est connue à l’international, c’est avant tout grâce à son industrie horlogère – Omega, Swatch, Rolex… Sur le plan architectural, on retiendra sa vieille ville et les quartiers construits dans les années 30.

Catherine Hänni et Frédéric Graf nous proposent une escapade de quelques jours pour découvrir la ville et ses ressources culturelles.

Au programme en bref : 
• visite du Centre d’Art Pasquart et rencontre avec son directeur
• visite des Journées photographiques de Bienne
• visite du « Joli Mois de Mai » (festival des arts visuels)
• découverte guidée de la ville.
• possibilité d’aller à Berne voir le centre Paul Klee.

Voyage prévu du jeudi 8 mai au dimanche 11 mai 2025, départ envisagé en début d’après-midi le 8 mai
Trajet : en voiture (300 km/3heures) via Genève – Lausanne – Neuchâtel. Proposition et organisation du co-voiturage en fonction du nombre de personnes. Sinon, en train (4 heures, et 2 changements : TER Grenoble – Genève / IC Genève – Bienne)


Hébergements   
Chacun‧e organise son hébergement, mais nous pouvons vous renseigner sur ces lieux et au cas où plusieurs personnes décident de réserver dans le même hôtel, nous pourrions essayer de négocier un tarif. Nous conseillons aux intéressés s’inscrire et de réserver leur hébergement au plus vite, compte tenu de la proximité du voyage.
Voici une liste d’établissements proches du centre ville et du centre d’Art

Hotel Stadtzentrum Bed and Breakfast, rue du Stand 20 (à ce jour, toutes les chambres sont encore libres pour 8-11 mai, voir sur le site ou réservation directe par téléphone ou mail).
Tapetenwechsel, chambre d’hôte, rue du Stand 71c
Petite Auberge an der Schuss, quai du Bas 18
Hotel Villa Lindenegg (villa patricienne), Lindenegg 5,  libre uniquement nuit du 8 au 9 mai.
City Apartment with rooftop terrace (4-5 personnes), rue Dufour 23
Hôtel La Balance, rue Neuve 6 (le plus proche du Centre d’Art)
Hotel Courtyard by Marriott, Esplanade du Palais des Congrès 15  
City Hotel Biel Bienne, rue d’Aarberg 29 (place de parking gratuite)
Lago Lodge, Uferweg 5 (le moins cher) – près du lac


Programme proposé :

Jeudi 8
• départ de Grenoble, arrivée à Bienne
• installation dans les hébergements
• soirée à l’exposition Au Joli Mois de Mai

Vendredi 9          
 visite du Centre d’art Pasquart et rencontre avec le directeur Paul Bernard le matin.
• visite des Journées photographiques l’après-midi,
• exposition Au Joli Mois de Mai en soirée

Samedi 10
• visite de la ville, environ deux heures
• puis programme libre : Nouveau Musée (Robert et Karl Walser), suite des Journées photographiques, balade en ville, île Saint-Pierre ( JJ. Rousseau)

Dimanche 11
• brunch en commun à la Villa Lindenegg
• départ pour le retour avec possibilité de passer par Berne au Centre Paul Klee


Renseignements et inscriptions (avant le 27 avril, pour pouvoir s’organiser pour le covoiturage) :
• Catherine Hänni : 06 40 18 26 00
  hanni.catherine@orange.fr
• Frédéric Graf : 06 79 90 80 68
  mail@fredericgraf.com

Exposition collective Good Service, Good Performance au Magasin

Un exposition conçue et produite par le Magasin CNAC
En partenariat avec l’IAC – Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes
Commissariat Céline Kopp, assistée de Alexia Pierre

Avec les œuvres de Mimosa Echard, Latifa Echakhch, Hans Haacke, Hiwa K, Stéphanie Nava, Pipilotti Rist, Utopia Station, Carey Young, Gillian Wearing, Wang Du, et de Anne Le Troter (artiste invitée). 

Exposition du 15 mars au 31 août 2025
Vernissage le 14 mars à 18h30

L’exposition collective « Good Service, Good Performance », porte un regard sur la collection de l’IAC – Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Le choix des œuvres rassemblées, créées entre 1981 et aujourd’hui, s’inscrit dans le désir de les redécouvrir et de les faire résonner avec notre présent, aux côtés de nouvelles œuvres spécialement produites pour l’occasion.

Peut-on encore penser l’idée d’utopie, alors que nous évoluons dans un monde profondément transformé par l’hyper-connectivité, la crise démocratique et les nouvelles dynamiques de surveillance ? Que nous dit à ce sujet un projet iconique comme Utopia Station conçu en 2003, à l’ère post 11 septembre ? Comment regarder l’œuvre de l’artiste anglaise Gillian Wearing dansant dans un centre commercial en 1994, à l’aune de Tik-Tok ? En 2025, alors que la big tech et la montée des autoritarismes bouleversent nos interactions et redéfinissent notre rapport à l’information, ces œuvres témoignent d’enjeux qui, déjà dans les années 1980 à 2010, interrogent la fabrication des récits, la marchandisation du langage, la mise en scène de soi et la possibilité d’espaces de dissidence. Individuellement ou collectivement, les œuvres révèlent comment nos corps, nos désirs et nos existences participent à ces dynamiques, s’adaptant ou résistant aux normes imposées, qu’elles soient sociales, médiatiques ou politiques.

Le film de l’artiste suisse Pipilotti Rist (Entlastungen – Pipilottis Fehler, 1988) ouvre l’exposition et lui donne son titre – Good Service, Good Performance [Bon service, bonne performance] – traduction du texte scandé à l’écran. Dans cette œuvre, l’artiste transforme les dysfonctionnements sonores et visuels en failles où le corps vacille, révélant l’instabilité des systèmes qui nous régissent. Ces perturbations deviennent une forme de libération et ouvrent une relation intime et poétique avec la machine, où le lâcher-prise défie la logique de conformité et d’accomplissement. 

L’exposition explore ainsi la relation entre l’injonction à la performance dans notre société contemporaine et le refus des corps – notamment féminins – face à cette exigence de (re)productivité. Au gré des œuvres, « Good Service, Good Performance » propose une expérience faite de cris, de mensonges, de récitations absurdes, d’humour et de silences… On y rencontre des cataplasmes organiques et industriels, des organes sexuels devenus plantes et des sculptures qui doivent être mordues pour être entendues. Les corps respirent fort, dansent, et en arrivent aux mains dans des débats sur la culture et l’identité qui se résolvent en combats de lutte.

« Good Service, Good Performance » questionne ces tensions entre discipline et débordement, contrôle et abandon, vérité et mise en scène. Dans un monde façonné par les algorithmes, où la parole publique oscille entre surenchère et censure, les œuvres exposées rappellent à quel point l’art éclaire notre présent et demeure essentiel pour en penser les transformations.

À propos de l’IAC :

Outil de création, d’expérimentation et de recherche pour l’art actuel basé dans un lieu de 1200m2 à Villeurbanne, l’IAC développe une activité d’expositions et de rencontres combinée à la constitution d’une collection d’œuvres au rayonnement international. Il prolonge ses activités de recherche, hors-les-murs, par la diffusion de sa collection dans l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi qu’au niveau national et international.

Exposition Après la nuit, d’Alice Assouline au VOG-Fontaine

Exposition Après la nuit
Alice Assouline
Exposition du 22 février au 19 avril 2025
Vernissage le samedi 22 février à 16h.

À travers une esthétique à la fois onirique et volontairement naïve, Alice Assouline explore les liens entre réalité et imaginaire. Ses œuvres plongent dans des récits légendaires et des instants où le jour et la nuit se confondent, révélant des émotions enfouies et des mystères fascinants. 
Alice Assouline, née en 1985 est diplômée de l’École supérieure d’art de Grenoble. Son travail, entre dessin, peinture, vidéo et performance, s’inspire du folklore populaire et des paysages crépusculaires. À travers une esthétique à la fois onirique et volontairement naïve, elle explore les liens entre réalité et imaginaire. Ses œuvres plongent dans des récits légendaires et des instants où le jour et la nuit se confondent, révélant des émotions enfouies et des mystères fascinants.

Cette rétrospective, présentée au VOG, invite le spectateur à un voyage intime, entre ombres et lumière, où l’imaginaire redéfinit les contours du monde.

Alice Assouline, artiste française née en 1985 à Grenoble, explore une pratique artistique multidisciplinaire mêlant dessin, peinture et installations. Diplômée de l’École supérieure d’art de Grenoble, elle s’inspire des contes et légendes populaires qu’elle collecte dans des livres anciens ou par transmission orale. Ces récits, qui reflètent les peurs et aspirations humaines, sont au cœur de son travail, peuplé de figures mystérieuses, de rituels, et de créatures fabuleuses.

L’artiste arpente des paysages à l’aube ou au crépuscule, des instants où le réel bascule dans l’imaginaire. Ces moments, qu’elle capture à travers la photographie, nourrissent ses œuvres picturales et graphiques, où se rencontrent folklore, nature et étrangeté. Dans son atelier, les récits et les images se mélangent pour donner naissance à des peintures immersives, à l’esthétique volontairement naïve, et à des dessins intimes qui cartographient émotions et rêves.

L’exposition Après la nuit, présentée au VOG, réunit des œuvres récentes de l’artiste : peintures, dessins, vidéos et performances. À travers cette rétrospective, Alice Assouline interroge la transition entre le jour et la nuit, un moment suspendu où le monde se transforme. Ombres et brouillards redéfinissent les contours, libérant l’imaginaire.

Plongeant dans les profondeurs du folklore et du mystère, Alice Assouline invite le spectateur à explorer ses propres émotions, à la frontière du réel et de l’imaginaire, entre terreur et désir.
Pauline Morgana

L’artiste réalisera une performance sonore le soir du vernissage qui apportera encore une autre dimension à sa pratique. 

Viste de l’atelier d’Yves Monnier

Ce lundi 20 janvier nous étions une douzaine d’amis du Magasin à nous retrouver à Saint-Romans pour la visite de l’atelier d’Yves Monnier. L’espace Vallès en 2010, la conciergerie à La Motte Servolex et le Magasin en 2017, et le VOG en 2024 l’avaient déjà sollicité et exposé.

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Petit compte-rendu à plusieurs voix :

Sylvie :
J’espère me faire la porte-parole du groupe en affirmant que cette rencontre a été une parenthèse « enchantée ». Sensibles, intelligentes et belles, (certains penseront que ce dernier qualificatif est suranné mais je l’assume entièrement) voire émouvantes pour certaines, aucune de ses œuvres ne laisse indifférent.
Yves possède des qualités rares qui vont du talent à une forte réflexion sur notre époque actuelle ainsi qu’un lien avec les populations qu’il rencontre et certains scientifiques avec lesquels il peut coopérer.

Martine :
C’est une histoire d’amour entre un japonais et ses vaches …
Après la catastrophe de Fukushima les éleveurs de bovins qui étaient installés a proximité de la centrale ont été contraints par  le gouvernement japonais d’attacher leurs vaches dans leurs étables et de les abandonner là, afin que contaminées elles ne divaguent pas sur les terres alentour .
Masami Yoshizawa ne supportant pas de laisser ses animaux mourir de faim ainsi, a forcé les barrages et a réussi à obtenir un permis spécial lui permettant de vivre dans la zone interdite pour y nourrir ses bêtes et leur permettre d’avoir une fin de vie digne. Ayant eu connaissance de cette histoire, Yves a contacté M. Yoshizawa pour lui demander de lui envoyer
, aidé par la photographe japonaise Sayuri Arima des clichés de chacune de ses vaches, et c’est à partir de ces photos qu’Yves Monnier a commencé cette spectaculaire série dans laquelle il altère avec une grande délicatesse la photo dorigine : à l’aide de pochoirs, il dépose des couches de pigments, de goudron, de matières qui nous permettent de voir, de ressentir mieux que ne le feraient les discours scientifiques la douleur profonde provoquée par cet accident nucléaire.

Pierre :
Merci pour cette visite et très belle rencontre.
En dehors de la thématique « pointue » de cet artiste, l’originalité et la complexité des ses œuvres se croisent avec sa grande simplicité et son sens du partage … et cette nouvelle position sur la nature, ses dangers sans angoisser du moment 
.

Édouard :
Yves Monnier, plasticien nous recevait le 20 janvier, dans son atelier.
Son travail sur le climat est de pleine actualité avec l’exposition Strates, présentée du 8 février au 1er mars au musée de Grenoble, en partenariat avec l’Hexagone de Meylan dans le cadre de la biennale Experimenta. Le collectif Strates est composé d’Yves Monnier, et de Laure Brayer, architecte, Marc Higgin, anthropologue, et Olivier Labussière, géographe.

Ce projet est né de la rencontre entre Yves, et des chercheurs et chercheuses travaillant sur l’expérience sensible des milieux de vie dans l’anthropocène.
Le nom Strates résulte de cette couche matérielle, parfois support pour le vivant, qui résulte d’un geste collectif, humain et non-humain : de quoi une strate est-elle le témoignage ? Comment notre société réagit-elle face aux strates qu’elle coproduit ? Comment observer sa lente constitution dans un lieu donné ?
Pour rendre visible l’invisible, l’artiste travaille à partir de pochoirs appliqués sur des plaques de Fermacell, sur lesquels se déposent pollens, particules, feuilles et sable. Après un temps de dépose en extérieur, le négatif de l’image est décollé pour en révéler un positif atmosphérique. L’image interroge et fait parler. Elle rend visible ce que l’on respire.

Avec une grande gentillesse, l’artiste a développé dans les détails la démarche qui a abouti à l’exposition qui ouvrira dans quelques jours.

Le groupe a aussi découvert toute une série d’œuvres présentées en particulier à l’espace Vallès et au Vog récemment. Les coulisses de la création (atelier pour réalisation de sérigraphies, dans le respect de l’environnement) étaient précieuses pour comprendre la démarche technique et artistique.

La découverte, ou redécouverte de la série des Vaches de M. Yoshizawa – œuvres présentées il y a dix ans au Magasin – fut un choc.

Le groupe a apprécié de bénéficier d’une série d’explications en particulier sur des séries récemment exposée : Pilotis, Hors saison, Greta.

Signalons la revue Terrains, n°80 (2024) qui consacre un ouvrage « aux franges du phénoménal » dans lequel un article passionnant est consacré à l’équipe qui travaille avec Yves Monnier : « Ouvrir les sensibilités à l’atmosphère »

https://yvesmonnier.com/
https://yvesmonnier.com/les-vaches-de-monsieur-yoshizawa
https://yvesmonnier.com/strates/

In memoriam – Bernard Mallet 1943-2024

Bernard Mallet bous a quitté le 23 décembre 2024, à l’âge de 81 ans.

Bernard a été adhérent de notre association dès les premiers jours de sa création en 2008, et co-fondateur dans les années 60 de la Cinémathèque de Grenoble. Il a participé à plusieurs des voyages que nous organisions dont la biennale d’art contemporain à Venise, Madrid, et le couvent de la Tourette.

Ici au couvent de la Tourette, en 2015


Il a été le coauteur, avec Pierre Garbolino d’un projet des Amis du Magasin que nous avions proposé à la directrice du Magasin, Béatrice Josse, en 2018 (sans suite du Magasin) sur un collectif artistique qui a marqué la vie culturelle de Grenoble, Les mauvaises herbes  dont deux films gardent trace, La madame au collant rouge et Alégria, territoire de la république géniale

Bernard Mallet a soutenu une thèse de doctorat en 1981 à l’université de Besançon en sémiotique littéraire. Maître de conférence à l’université Stendhal et membre du Centre de didactique du français, ses travaux portent prioritairement sur l’enseignement précoce du français langue étrangère aux jeunes enfants (école maternelle et primaire). 

Bernard pensait qu’il était urgent de convoquer les arts contemporains au sein des pratiques pédagogiques de l’enseignement du Français Langue Étrangère précoce.
À rebours des films didactiques du CNDP, Bernard pensait qu’une relation affective dans la perception d’un objet filmique crée les conditions d’une véritable acquisition.
Pour Bernard, ce qu’une image sonore en mouvement peut susciter d’affectif chez le jeune spectateur, conduit véritablement à un apprentissage incarné de la langue.

Pierre Garbolino