Visite des amis à l’atelier de Monique Deyres

Les Amis du Magasin ont reçu un accueil très chaleureux de Monique Deyres dans son atelier de Voiron. 
Ce rendez vous avait lieu à l’occasion du passage de l’artiste dans la région (elle vit et travaille aujourd’hui à Toulouse) pour la sortie d’un splendide ouvrage retraçant la carrière de Monique Deyres.

L’artiste nous a commenté les 95 premières pages de son livre, dont des projections étaient présentées.
De 1989 à 2023, l’artiste a présenté en France et dans le monde des installations à Voiron, Aoste, Budapest, Grenoble, Échirolles, Paris, Mons, Pont-en-Royans, Annemasse, Douarnenez, La Côte-Saint-André, Feurs, Bourg-les-Valence, Annecy, Arles, Kyoto, Toulouse, La Tronche, Cahors, Tarbes.

Ce qui nous a tous frappé au cours de ces trois heures d’échanges, c’est la cohérence du travail, la profondeur du sillon tracé par Monique tout au long de sa carrière.
Le travail accompli est considérable pour maîtriser jour après jour, saison après saison,  la construction d’œuvres peintes à partir des jus de plantes, des fleurs, la réalisation de plantations en bacs, sur grilles, sur toiles d’œuvres d’une ingéniosité et beauté « bluffantes ».
Monique est avant gardiste depuis le début de ses expositions.
Elle explicite son parcours artistique par l’intérêt qu’elle porte à la relation entre l’espace, le temps, la mémoire.
« Rien ne se perd, tout se transforme » aime t elle dire.
Des feuilles de livres brulés, témoignage d’un incendie de maison familiale, trouvent ainsi leur place dans une composition ;  des pétales constituent un revêtement de peinture fixée par de la cire d’abeille ; des pommes habitent un espace autour de leur arbre pour conter le temps de leur décomposition ; les pelures de pommes construisent un rideau ; des fleurs de toute beauté envahissent une multitude de caissons, un par jour de l’année.
Ce monde conté par l’artiste titille l’esprit et tous les sens. 
L’artiste, aidée en cela par la technique d’un photographe attitré qui l’a accompagné durant toutes ces années (voir dans le livre), a restitué en 25 ans de travail des moments parfois éphémères, saisis à l’instant désiré, comme ces germinations dont la photo constitue la couverture du livre.
Monique Deyres qui est collectionneuse, chercheuse infatigable de nouvelles peintures de fleurs et plantes est infatigable pour trouver tout au long de sa vie de nouvelles formes.
Du minuscule au gigantesque l’artiste nous donne à voir la nature dans sa diversité et sa force esthétique.
La rencontre a enchanté le groupe d’amis du Magasin.

Le livre est disponible à Grenoble à la librairie du Magasin, à la librairie du Square et bien évidemment à Voiron à la librairie « Au bord du jour »

Le site de Monique Deyres :
https://www.monique-deyres.fr/
Le documentaire réalisé par Gaspard Mathevet sur le travail de Monique Deyres :

Vernissage de Misc(1) au Magasin

Misc (1)
Un projet de Giselle’s Books, d’après les archives du Magasin
Exposition du 6 mars au 26 mai 2024
Vernissage le mardi 5 mars 2024, de 17h à 19h30, entrée libre

Dans cette nouvelle exposition, la galerie expérimentale se transforme en annexe d’imprimerie, dans laquelle se déploie Misc(1). 

Ce premier numéro de Miscs, programme éditorial créé par Giselle’s Books, s’appuie sur le fonds de publications du Magasin CNAC et déploie ses contenus avec un engagement pour des pages marginalisées par le temps. Par l’assemblage et à travers une installation participative, cette archive et son histoire entrent en mouvement, s’offrent à la relecture. 
Ce projet est né d’une résidence de recherche dans les archives éditoriales du Magasin CNAC, réalisée par Lucas Jacques-Witz entre 2022 et 2023, dans une démarche de réactivation des contenus publiés, en lien à l’histoire du centre d’art. 

Fondé en 2020 à Marseille par Lucas Jacques-Witz et Ryder Morey-Weale, Giselle’s Books est un projet de recherche dédié aux formats éditoriaux s’étendant à travers des programmes publics, des expositions, des résidences, une archive physique et un fonds d’acquisition. 
Lucas Jacques-Witz est chercheur, commissaire et archiviste.

Présentation du livre de Monique Deyres au CAUE de l’Isère

Rencontre et dédicace

Le CAUE de l’Isère propose un temps de rencontre et d’échange avec l’artiste, qui présentera son ouvrage fraichement édité Autour du jardin -Transformations silencieuses

Jeudi 29 février 2024, à 18h au CAUE de l’Isère, 17 rue Hébert à Grenoble

Cet ouvrage monographique témoigne des gestes complices et respectueux qu’elle a avec la nature, une démarche que le CAUE suit depuis de nombreuses années avec attention.


L’occasion de la sortie du livre-récit de l’ensemble de l’œuvre de Monique Deyres, qui puise dans le végétal et les paysages sa matière à créer, nous donne l’occasion de nous interroger sur le regard intime que chacun pourrait porter sur son environnement du quotidien ou plus largement sur son cadre de vie.

Elle nous montre une nature ordinaire pourtant insoupçonnée, parfois magique ou enchanteresse pour peu que l’on prenne le temps de se poser, de s’attarder, de percevoir l’évidence du déjà-là… Monique Deyres recrée des paysages et des géographies éphémères.

Elle a su développer en quelques trente années une pratique artistique laborieuse, lente, exigeante, perfectionniste pour donner le temps à la Nature de se révéler par des processus simples et savants à la fois. La saisonnalité, les cycles du vivant de l’éclosion à la mort, imprègnent toute son œuvre.

Son livre retrace ses inspirations et ses explorations qui ont pris les formes les plus inattendues pour nous dévoiler la diversité et la beauté du Vivant.

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Exposition 13π tour de piste à la TEC – Voiron

13 pi, tour de piste exposition de Céline Chicote, à la Théorie des Espaces Courbes, à Voiron
Exposition du 17 février au 17 mars 2024, les mercredi vendredi samedi et dimanche, de 14h30 à 18h

Vernissage le samedi 17 février à partir de 18 heures
Rencontre avec l’artiste le dimanche 18 février de 10h à 12h, elle y évoquera son parcours et développera les raisons du travail très particulier qu’elle a imaginé pour la TEC
Conférence de Fabrice Nesta : La peinture dans tous ses états dimanche 17 mars de 10h à 12h.

Céline Chicote nous invite à voyager dans une toile de 42 mètres de long, l’équivalent d’un tour de piste de cirque. En effet, quels que soient le lieu de la représentation et le nombre de spectateurs, le diamètre de cette piste sera toujours de 13 mètres. Il est lié à la longueur de la chambrière de l’écuyer‧e qui, placé‧e au centre, dirige l’allure des chevaux.
Cette constante permet aux artistes de garder des repères immuables dans le temps et dans l’espace.
Aussi immuable que la nécessité pour les humains de se déplacer, comme le font les peuples nomades et les circassiens.
La question du déplacement est centrale dans ce travail : Il ne s’agit pas de regarder une succession d’images, mais d’évoluer à l’intérieur de cette peinture, où les personnages en mouvement font écho à notre propre mouvement et d’accéder, par cette expérience intime, à une forme d’universalité.

Céline Chicote vit à Toulouse, elle expose généralement dans des lieux ouverts au grand public.
Sa pratique artistique fait autant appel au travail manuel et à un savoir-faire transmis, qu’au travail intellectuel propre à la création artistique.
Elle fabrique des images pour représenter le corps et son mouvement dynamique. Les temps de réalisations sont visibles dans sa peinture, tout est encore présent, le fond, le crayon, l’ébauche, les différentes matières. Elle transforme et redonne à voir des moments arrêtés, souhaitant retenir ces instants suspendus tout en captant le mouvement et ses contradictions : l’acharnement et l’abandon, l’équilibre et le déséquilibre, la soumission et la confiance, l’apparence et la réalité.
Les modèles qui inspirent son travail sont issus de la danse et surtout du cirque contemporain.
https://www.instagram.com/celine.chicote/

En complément, vous pouvez consulter l’article d’Édouard Schoene sur la rencontre du 18 :
https://travailleur-alpin.fr/2024/02/22/voiron-immense-toile-de-celine-chicote-exposee-a-la-tec/

La Théorie des Espaces Courbes
13 avenue Gambetta, 38500 Voiron
06 62 56 71 04
contact@la-tec.fr

Visite de l’atelier de Jean-Pierre Angei

Samedi 20 janvier Jean-Pierre Angei nous a ouvert les portes de son appartement-atelier.
Nous étions une dizaine, à découvrir ses œuvres pour les uns, à revoir une série de photos pour les autres.
Le photographe parle avec beaucoup de finesse, de délicatesse de son travail.
Il précise à plusieurs reprises que des photos murissent parfois dans sa tête plusieurs années pour devenir séries, éléments d’exposition.

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Avec générosité il nous a montré toute une série de photographies qui ont fait l’objet d’expositions et qui demeurent en attente d’un projet, d’une édition… Pendant les deux heures de visites, certaines photos, imprimées sur papier ultrafin ont sensiblement changé de par l’éclairage.
Une montagne, une main, ont ainsi révélé leurs complexités, leur splendeur.
Pour ce qui me concerne, la série « altérité » m’a beaucoup intéressé et troublé.

Tiré de son site, cette présentation de ces photos :
« Dans son atelier Catherine trace, coupe, assemble, épingle, pique, surpique, drape, retouche cette matrice faite de Tweed, mohair, lin, drap de laine natté serré, taffetas, crêpe de soie et bien d’autre jacquard pour donner vie à un ensemble de pièce unique. Je n’ai pas cherché à photographier un produit mais à mettre en évidence un caractère, une singularité propre à chaque vêtement. Quand je photographie une personne j’essaie de capturer un instant d’abandon, de fragilité car je pense que c’est dans cette fragilité que ce trouve un lien humain universel. Pour ces portraits de vêtements, j’ai donc cherché à supprimer une fonctionnalité. Dans mon studio je les regarde suspendus devant leur propre matière et là un dialogue silencieux, cérémonieux fait de gestes s’installe, j’arrange un col, une manche, un volume par ci, un creux par là, je plie, je caresse, je lisse, je scrute, il tourne sur lui même, je photographie, je cherche là aussi ce moment juste, ou il se donne dans sa fragilité. Ce travail n’est pas un sujet sur la mode mais il fait écho à ma recherche sur notre propre image il questionne notre rapport au monde, ces vêtements photographiés devant leur propre matrice est un renvoie à notre peau et à la relation entre soi et l’autre.»

En avril dernier Jean-Pierre Angei exposait à Bordeaux.
Le texte de présentation de l’exposition résonne avec les paroles que nous a prononcées l’artiste (mots soulignés par nous) :
« Jean-Pierre Angei œuvre depuis des années à mettre en valeur l’humain dans ce qu’il a de plus épuré, entre l’être et le paraître, il s’attache plus à l’être dans ses portraits. En écho il photographie des histoires de lieux et de paysages habités, façonnés par l’homme et comme lui, traversés par le temps. Il parle d’une terre du bout du monde. Ce n’est juste qu’un petit bout mais qui reflète assez bien à une échelle de temps différent, un cycle de vie.

 Avec émotion nous avons revu des œuvres présentées ailleurs comme les fleurs au château de la Veyrie à Bernin (2023) ou de magnifiques portraits.

La richesse de cette visite nous a donné envie de voir rapidement une nouvelle exposition de l’artiste (qui sera accueilli au VOG, à Fontaine en 2025) et de poursuivre les riches visites d’ateliers d’artistes.

Édouard Schoene

Photos : Édouard Schoene, Raoul Lemercier